la papouasie-nouvelle-guinée
Avant de passer aux généralités, quelques petites précisions, si vous en parlez autour de vous ou si vous regardez un documentaire sur la Papouasie Nouvelle-Guinée, à ne pas confondre avec :
3 pays d’Afrique :
-
La Guinée (fançais)
-
La Guinée Bissau (portugais)
-
La Guinée Equatoriale (espagnol)
5 provinces d’Indonésie :
-
Papouasie
-
Papouasie Centrale
-
Papouasie des Hautes Terres
-
Papouasie du Sud
-
Papouasie Occidentale
Le nom de l’île:
-
Île de Nouvelle-Guinée (comporte l'Indonésie et la Papouasie-Nouvelle-Guinée)
La Papouasie Nouvelle-Guinée est un état indépendant de l'Océanie qui est situé sur la Ceinture de Feu du Pacifique et qui occupe la moitié de l’île de Nouvelle-Guinée, l’autre moitié appartenant à l’Indonésie.
L’île de Nouvelle-Guinée est l’île la plus montagneuse au monde (Puncak Jaya, Indonésie, culmine à 4884m) et se classe au niveau superficie à la 2ème place après le Groenland.
La Papouasie Nouvelle-Guinée qui fêtera ses 50 ans d’indépendance (1975) le 16 septembre 2025, est une monarchie constitutionnelle parlementaire (Premier Ministre James Marape), faisant partie du Commonwealth.
Avec ses 8 millions d’habitants « recensés » sur 462'840 km2, il s’agit de l’état le plus rural au monde, où seulement 13% de la population vit en milieu urbain et 40% vit de manière complètement autosuffisante sans accès à la modernité.
Plus de 851 langues sont connues sur son territoire, mais seulement 3 sont officielles : l’anglais, le tok pisin et le Hiri motu. Malgré la devise du pays « Unity in diversity », et le tok pisin comme tentative de langue fédératrice, la cohésion nationale reste difficile.
La monnaie est le kina (PGK) et CHF 1 = PGK 4.24. « Kina » en dialecte, désigne le coquillage provenant d’une huitre perlière, qui était une monnaie d’échange importante entre les tribus des côtes et les tribus des Hautes Terres, avant l’arrivée de l’argent.
Le pays est l’un des moins explorés au monde. Il reste encore de nombreux peuples isolés. Les chercheurs pensent qu’il existe de nombreuses espèces de plantes et d’animaux non découvertes à l’intérieur des terres.
les mekeo
Les Mekeo sont un groupe ethnique indigène de Papouasie-Nouvelle-Guinée, principalement situés dans la région centrale du pays, à l'ouest de Port Moresby. Ils vivent le long de la rivière Angabunga et dans les plaines environnantes.
Le terme "Mekeo" désigne une langue et une tribu d’environs 10'000 à 20'000 individus. Le recensement est compliqué, dû au fait que beaucoup de naissances n’ont pas lieu dans les hôpitaux. La tribu est subdivisée en une vingtaine de clans répartis en quatre groupes : Mekeo du nord, Mekeo du sud, Mekeo de l'est et Mekeo de l'ouest.
La société Mekeo est traditionnellement organisée en clans patrilinéaires. Ils ont une riche tradition orale, avec des mythes, des chants et des histoires qui sont transmis de génération en génération. Les rituels et les cérémonies jouent un rôle important dans leur culture, souvent en lien avec l'agriculture, les cycles de la vie et les croyances spirituelles.
Les Mekeo ne sont ni un peuple des côtes ni de montagnes. Ils vivent sur une zone alternant marécages et plaines fertiles s’étendant entre les deux. En terres mekeo, vous ne trouverez ni électricité, ni eau courante, ni routes goudronnées (à part la highway souvent en piteux état), ni poste. Mais, oui, vous pourrez envoyer des messages whatsapp (aux dernières nouvelles !).
Ce paradoxe vient des compagnies qui extraient de l’or, du gaz ou autres matières précieuses. Ils passent des accords avec des élus et opérateur pour installer des antennes partout où ils ont besoin que le réseau passe, même en plein milieu de la jungle. Du coup, faut aller puiser l’eau au puit pour remplir sa marmite sur un feu de bois, mais par contre tout le monde a un téléphone et peut surfer sur internet.
En ce qui concerne leur subsistance, les villageois pratiquent la culture sur brulis. Ils cultivent principalement des plantins, des noix de coco, des ignames, des taros, et patates douces. L’apport de protéines, vient de la chasse et de la pêche, et des poulets, boîtes de thon ou cornbeef glanés à leur dernier passage en ville, tout comme le riz.
Leur source de revenu est principalement la noix du palmier à bétel. Associé à un mélange de chaux, et une gousse apparentée à de la moutarde, elle constitue la « drogue rouge » nationale, chiquée tout au long de la journée par tous les papous. Les Mekeo sont connus pour être les plus grands fournisseurs de noix de bétel de qualité de tout le pays.
Mais depuis 2018, un grand nombre de villageois se sont également remis à cultiver de la vanille.
Pour en apprendre plus sur les Mekeo, vous pouvez consulter ce site qui donnent des infos assez fidèles à la réalité:
https://www.encyclopedia.com/humanities/encyclopedias-almanacs-transcripts-and-maps/mekeo
La vanille
Les mekeos désirent ardemment exploiter leurs terres pour la majorité en friche. Ils veulent trouver un autre revenu que celui généré par la noix de bétel, car ils ont conscience que ce commerce-là n’a aucun avenir, en plus d’être mauvais pour la santé. On leur a proposé de cultiver de la vanille en 2018. Aujourd’hui, en 2024, on parle (à vérifier sur place) d’une grande quantité de gousses en terre mekeo.
L’intérêt de l’industrie agro-alimentaire mondiale pour la vanille de Papouasie-Nouvelle-Guinée et son potentiel, tant en termes de volume que de qualité (terres volcaniques fertiles) et de choix (plusieurs variétés disponibles), grandit de manière inédite.
Mais, le lien entre le paysan coupé de tout et le marché international des matières premières est inexistant. Sans une structure, un cadre mis en place par le gouvernement ainsi que le savoir-faire d’acteurs qui connaissent et le marché et le processus pour produire une vanille de qualité, le petit producteur papou est condamné à vendre ses gousses de manière sporadique tantôt aux chinois, tantôt aux indiens, aux indonésiens, aux australiens, aux sud-coréens etc… en fonction de qui est là et qui donne 1kina de plus.
Juste une transaction impersonnelle, sans âme, sans futur. Aucune vision du long terme, aucun partenariat, aucun lien cultivé pour un commerce équitable. Rien n’est construit de manière durable.
Puis l’agriculteur retourne dans son coin, sans avoir appris quoi que ce soit, sans savoir ce qu’on fait de sa vanille, sans savoir où va sa vanille, sans savoir si ce qu’il fait est bien, sans savoir si son produit est apprécié ou s’il peut améliorer quoi que ce soit de manière à lui assurer une bonne réputation, donc une source de revenu régulière.
Il cultive, produit et vend à l’aveuglette. Et l’acheteur sud-coréen, australien ou chinois, il met la vanille du petit producteur mekeo dans des caisses métalliques, où il va continuer à l’observer, le sécher, l’améliorer afin de le rendre tel que ses acheteurs le souhaitent. Et bien sûr, le petit producteur mekeo, lui qui croit avoir vendu une vanille prête, n’a aucune idée que des « middle man » gardent encore plusieurs semaines et mois sa vanille avant de la vendre.
Voilà l’état actuel du marché de la vanille en mekeo et dans le reste du pays. Exit les échanges humains, les échanges de savoirs et de techniques. Exit l’envie de construire une relation commerciale respectueuse et durable où chacun y trouve son compte.
Alors si vous achetez de la vanille mekeo à Mekeo Tendances, s’il vous plaît*, donnez-nous votre avis qu’on transmettra, ce sont de jeunes producteurs nouvellement arrivés sur le marché et qui veulent apprendre à améliorer leurs produits, qui veulent plaire à leurs consommateurs finaux et surtout, surtout, comme la vanille n’est pas consommée par les papous, ils veulent savoir ce que vous en faites !?…
Alors tous à vos plumes ! Et partagez vos recettes-maison et remèdes à la vanille mekeo dans le formulaire ci-dessous !
*Message de petits producteurs mekeos de vanille à ses consommateurs finaux où qu’ils se trouvent sur terre