Le projet
Cap sur 2025!
A l'occasion du 50e anniversaire de l'indépendance de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, Tendances Mekeo organise une tournée européenne pour le groupe culturel Afaī Dancing Group, issu de la tribu des Mekeo. La tournée aura lieu en août 2025 en Suisse et France voisine.
Dans le but de faire connaître la culture papou en Europe, le groupe participera à des festivals de folklore internationaux. Il présentera les particularités de la tribu des Mekeo et de leur vie quotidienne à travers différentes animations, ateliers culturels, stages, expositions, conférences, etc.
Le groupe culturel Afaī Dancing Group sera présent en France voisine ainsi qu'en Suisse pour différents événements durant l'été 2025 entre le Valais, Fribourg, Neuchâtel et Genève. Il participera notamment au 50ème anniversaire des Rencontres de folklore internationales de Fribourg (RFI).
A travers leur passage en Europe, vous pourrez découvrir des parures traditionnelles exceptionnelles, avec entre autres des oiseaux du paradis, ainsi que des designs tribaux d’une grande richesse témoignant d’une culture complexe, étroitement liée à la nature et aux ancêtres.
Nous vous invitons à nous rejoindre à l’un de ces moments d’échanges et de convivialité exceptionnels afin de créer des ponts entre des cultures aux antipodes l’une de l’autre.
Le groupe
Le groupe culturel Afaī Dancing Group vient de la tribu des Mekeo, en Central Province, plus précisément des villages d’Inawi, de Beipa et d’Ofoka. La majeure partie des danseurs et danseuses vient du clan des Avaïs. Le groupe est composé de 30 danseurs, 17 hommes dont 2 rois avec une moyenne d’âge de 35 ans, et 13 femmes avec une moyenne d’âge de 25 ans, complétés par 2 accompagnantes.
Les habits traditionnels du groupe Afaī sont fabriqués à partir de :
-
plumes de poulet, perroquet, aigle, cacatoès à huppe jaune, martin-pêcheur, casoar et oiseaux du paradis.
-
dents de chien (collier), cochon, chauve-souris (coiffe)
-
peau de lézard, iguane ou de serpent (tambour)
-
coquillages et carapace de tortue (bijoux)
-
différentes sortes de graines de la jungle
-
habits de « tapa » de palmier (jupe)
-
orchidée séchée et différents cordages de la jungle
-
coloration des motifs, sur les habits et le visage est principalement chimique, mais ils peuvent emmener avec eux des échantillons de couleurs naturelles qu'ils utilisaient autrefois.
Chaque clan possède ses propres danses, chants et motifs qui ne peuvent être empruntés ou copiés, sous peine de mort, une règle encore valable aujourd’hui. En effet, les danses, chants et costumes traditionnels racontent de manière codifiée l'origine et l'essence même du clan. Les copier signifie voler cette essence et ce pouvoir.
Chaque clan possède et cultive des légendes qui racontent comment est né leur clan et qui l’a créé. Ces histoires restent secrètes et se racontent seulement aux membres de la famille car si un étranger (=membre d’un autre clan ou plus loin) les entendait, il posséderait le pouvoir de vie et mort sur le clan en question. Connaître la source d'un "sang", c'est connaître comment bloquer cette source, la voler ou la faire disparaître.
D'où la nécessité pour les clans d'exprimer leur propre histoire de manière codifiée et illisible pour tout étranger, à travers leurs costumes, leurs peintures et leurs motifs. Il s'agit ici de tradition orale. Transmettre à leurs descendants les danses, les chants, les histoires et l'art de se parer est la seule façon de se souvenir d’où ils viennent et de rendre hommage à leurs ancêtres, sans fâcher les esprits.
Les rois du groupe Afaī sont repérables par leur haute coiffe, visibles sur la photo de droite.
Un roi est le fils d’un chef qui vient d’une lignée royale, basée sur la légende de la divinité Aï-ssa. Arrivée un jour sur la plus haute montagne de Mekeo, Aï-ssa transmit 12 bâtons de pouvoir à 12 hommes, les premiers chefs-rois, créant ainsi les 12 clans mekeo. Depuis, les rois transmettent leur bâton de pouvoir à leur premier enfant mâle, avant de mourir. Si un roi meurt avant, la lignée s'éteint.
La transmission du pouvoir donne lieu à la fête la plus importante des Mekeo durant laquelle le père convie tous les autres chefs à assister à la passation. S’il oublie un clan, son fils ne sera pas reconnu comme chef auprès de cette lignée. Durant la fête de la passation, 50 à 80 cochons sont tués pour nourrir tous les témoins, du chef de clan au simple villageois qui veut y assister.
Les groupes de danse traditionnelle de chaque clan se parent de leurs plus beaux atours, chantent et dansent les légendes d'autrefois et l'histoire des ancêtres de leur clan. Une fois la passation faite, le père n'est plus qu'un vieil homme comme un autre, il abandonne et perd tout pouvoir.
Ce sont les danseurs qui battent le rythme, en dansant et chantant. En forme de sablier, le tambour appelé « kundu » est le seul instrument de musique du groupe et est présent dans toutes les tribus de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Avec l’oiseau du paradis, il représente un emblème d’unité national.
Dans certaines tribus, le kundu était utilisé moyen de communication, par exemple, pour avertir les habitants d’un décès ou pour convoquer une réunion, différents rythmes correspondants à différents messages. La taille et les motifs du kundu traduisent la position hiérarchique d’un homme au sein de son clan. Les peaux utilisées diffèrent d’une région à l’autre, le lézard ou serpent pour la côte et les terres, le cuscus, une sorte de kangourou d’arbre pour les tribus des hautes terres.
La plutôt petite taille des kundus et la diversité réduite de tambours peut notamment s’expliquer par la faune présente dans le pays. Malgré les chèvres, vaches et chevaux amenés récemment par les colons, il n’y a pas de grands animaux en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Dans la jungle, il n’y a ni singes, ni félins. La plus grande bête est le casoar, une volaille dont le cuir ne peut être utilisé pour un tambour.
